
« Romarin » – vendue
8 po x 10 po
Acrylique sur papier marouflé sur bois
Un don a été remis au Refuge Pageau, à Amos, en lien avec cette vente.
Romarin était âgé de quelques jours seulement – d’une semaine, tout au plus, car il avait encore son cordon ombilical – lorsque sa maman, son frère et lui furent heurtés par un véhicule et laissés pour morts sur la chaussée. Puis, incapable d’éviter les animaux jonchant le sol, une dame heurta la mère et le frère de Romarin, les tuant sur le choc, avant de s’arrêter pour porter secours au dernier survivant et chercher à obtenir de l’aide. Inutile de décrire le traumatisme subi par cette dame et le petit Romarin, qui s’est retrouvé en un instant blessé, sans famille, sans repères.
Alors que sa famille avait tragiquement perdu la vie, Romarin s’en était sorti avec seule une ecchymose à la patte. Le jeune orignal fut pris en charge par le Refuge Pageau, en Abitibi-Témiscamingue. Il s’agit d’un sanctuaire qui accueille les animaux sauvages orphelins, malades ou blessés pour les soigner et, dans la mesure du possible, leur permettre de retrouver la liberté. Par chance, le refuge avait déjà un bébé orignal sous ses soins : Heidi. À peine plus vieille que Romarin, cette dernière avait déjà un lien de confiance avec le biberon et le personnel du refuge, ce qui sécurisa beaucoup le nouveau venu. Sinon, il aurait pu refuser le biberon et ne s’en serait peut-être pas sorti.
Pendant plusieurs semaines, Romarin fut très protégé de tout contact. Il faut savoir que la flore digestive des orignaux se développe grâce au lait maternel, qui contient toutes les bactéries nécessaires. Privés de ce lait, les faons doivent bâtir leur système de défense eux-mêmes avec le temps. Ils sont donc très fragiles, et tout contact avec une main mal lavée peut s’avérer fatal. Le gavage n’est aussi pas une option : alimenter de force un bébé orignal pendant une période de stress pourrait donner lieu à des coliques, à un retournement de l’estomac ou à de la diarrhée, entre autres choses. Un refus du biberon aurait dont entraîné la mort quasi certaine du jeune animal. Cependant, accepter le biberon impliquait que Romarin ne pourrait plus jamais être remis en liberté, car quand un élan associe l’humain au biberon, il n’apprend pas à craindre l’un de ses plus importants prédateurs.
Une fois qu’il eût gagné suffisamment de force, Romarin fut introduit aux autres orignaux résidents du refuge. Doux, tranquille et réservé, le faon adore les humains et cherche sans cesse à avoir des câlins ou des gâteries, comme un morceau de banane ou de pomme. Il est vu comme un drôle de petit timide dans le groupe d’élans, un membre qui reste toujours un peu à part, sans jamais trop s’éloigner de Heidi, son infatigable protectrice. Unis par la séparation et marqués par le drame, les deux jeunes orignaux sont devenus et demeurés inséparables.

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